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Brouillons
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8 novembre 2006

Brouillon ... début de quelque chose

Elle regardait par la fenêtre. Le soleil avait disparu depuis plusieurs heures. Tout était noir, la lune éclairait à peine d’une lueur nacrée le jardin à l’arrière. Elle aurait dû retourner dans la chambre, mais elle se sentait mieux ailleurs. Elle n’arrivait pas à dormir. Elle n’arrêtait pas de penser. Elle avait donc pris l’habitude de se lever, et de s’asseoir sur le rebord de la fenêtre, dans le salon. Elle aimait la sensation de solitude que ça lui procurait. Un calme infini l’envahissait. Elle faisait le vide. Elle ne s’installait pas là pour réfléchir. Au contraire, elle oubliait.

Des pas dans l’escalier lui firent tourner la tête. C’était lui. Elle regarda de nouveau vers l’obscurité extérieure. Pourquoi venait-il la perturber dans son moment de tranquillité ? Même s’il partait, elle savait qu’elle ne parviendrait plus à retrouver l’équilibre. Et pourtant, elle aurait tant voulu qu’il dise quelque chose. N’importe quoi, tout et rien. Qu’il l’aimait …

Et il remonta, en silence.

Dehors, le vent agitait les feuilles des arbres. Et une larme roula sur sa joue, témoin muet de sa souffrance.

*

Simon ne tenait pas en place. Sarah essayait de lui enfiler ses pantalons, mais il ne pensait qu’à l’instant où il se retrouverait dehors.

-         Reste tranquille ! Si tu ne me permets pas de t’habiller, tu n’iras pas t’amuser.

Il consentit alors à demeurer immobile plus de deux secondes. Il trépignait et ne cessait de dire à sa mère d’aller plus vite.

-         Oh ! Nous avons un petit démon bien pressé, ce matin, dit une voix rauque venant de la porte.

Les yeux de Simon s’illuminèrent. Il était de bonne humeur, et il fit un sourire éclatant. À trois ans, il lui manquait plusieurs dents. Son père le lui rendit.

Sarah attrapa son petit homme par le bras alors qu’il s’apprêtait à s’enfuir, et elle l’embrassa affectueusement sur la joue. Il s’essuya avec une grimace dégoûtée :

- Maman, je suis grand maintenant.

Elle le laissa partir, en souriant affectueusement.

-         Papa ! Papa ! Viens avec moi !

-         Je te rejoins, Simon.

Il observa sa femme. Sarah eut du mal à ne pas baisser les yeux, tellement son regard était intense. Elle ne put s’empêcher de lui sourire, mais elle se retint de se jeter à son cou.

Et il sortit rejoindre leur enfant.

*

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